Une histoire à part dans le monde :
Dans les prochaines lignes nous allons essayer de vous montrer comment l’histoire et les différents événements récents ont fait de l’Ecosse un véritable lieu de pèlerinage pour les golfeurs.
Le golf fait partie du paysage écossais depuis au moins le 15ème siècle lorsque le Roi James II a banni le jeu par un acte du Parlement en 1457. Les plus vieilles preuves de l’existence du jeu de golf remontent au 16ème siècle. Les parcours évoqués étaient alors Stirling (1505), Carnoustie (1527), Montrose (1562) et St Andrews (1574). Aujourd’hui, ces parcours restent de réels challenges pour tous les golfeurs du monde et d’autres ont vu le jour pour s’ajouter à un des catalogues les plus complets au monde. En effet, une bonne douzaine de golfs en Ecosse trustent régulièrement le Top 100 des classements des meilleurs, plus réputés, plus beaux, etc… golfs au monde.
En 1880, il y avait 42 parcours dans le pays et ce nombre a doublé durant la décennie suivante marquant le départ d’un énorme développement de l’industrie du golf pendant plus de 30 ans. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce sont près de 200 parcours qui ont vu le jour durant les vingt ans séparant les années 1890 et 1910, au rythme des évolutions technologiques. Durant les 70 années suivantes, l’Ecosse voit la création de parcours de golf ralentir un peu, jusqu’au nouveau boom des années 1980 et 1990, qui amèneront le nombre total de golfs sur le territoire à 500. Ce nombre a depuis progressé jusqu’à 570.
Aujourd’hui de nombreux tournois se déroulent en Ecosse. Parmi eux, un pro-am très réputé, qui se joue sur trois des plus beaux parcours du pays : l’Alfred Dunhill Links Championship. Ce tournoi, créé en 2001,récompense le meilleur score en stroke play du pro et la meilleure paire qui joue en stableford. Présentation des trois parcours composant cette épreuve.
Kingsbarns :
Se dire que les parcours en Ecosse sont connus uniquement pour leur histoire, ou bien parce qu’ils sont les plus anciens au monde, est une erreur que tout érudit de golf se doit de ne pas (ou plus) commettre. Alors c’est vrai que le parcours le plus « connu » est sans conteste le Old Course, ou encore très certainement Carnoustie, car l’Histoire du golf s’est écrite sur ces parcours. Mais sous-estimer les « nouveaux-nés » comme Kingsbarns serait une terrible erreur.
Ces parcours sont de véritables prouesses architecturales, construites à partir de rien pour Kingsbarns, en juillet 2000. Kingsbarns a été créé sur un terrain relativement plat ; des milliers de tonnes de terre ont été déplacées pour pouvoir construire ce gigantesque paradis au bord de mer. Pourtant, le parcours semble si naturel que l’on pourrait penser qu’il a toujours été là. Le vrai atout de ce parcours est que l’on peut admirer la Mer du Nord depuis la quasi-totalité des trous. Le parcours est toujours entretenu à la perfection, et l’accueil réservé aux chanceux est parfait.
Carnoustie :
Le second parcours du Alfred Dunhill Links Championship est Carnoustie. Ce parcours s’est rendu célèbre par ses exploits, mais aussi ses déceptions. Celle que nous connaissons le plus en France restera sans aucun doute la seconde place de Jean Van de Velde lors du British Open de 1999. Carnoustie est un véritable links de bord de mer et est souvent considéré comme l’un des parcours les plus difficiles du monde. Certaines spécificités font de Carnoustie un parcours à part. Par exemple ses bunkers sont parmi les plus difficiles à appréhender. Hogan’s Alley est le nom du sixième trou du parcours : ce par 5 de 520 yards depuis les départs blancs est souvent perçu comme l’un des meilleurs trous au monde. Ce nom lui a été attribué après la victoire de Ben Hogan lors du British Open de 1953.
2 bunkers jonchent le fairway en retombée de drive, et un troisième vous attend un peu plus loin. Ce parcours est donc une véritable étape pour les golfeurs en quête des mêmes sensations que leurs illustres prédécesseurs. Carnoustie n’est pas le parcours présentant les plus beaux paysages (la mer est rarement visible), en revanche il est incroyablement difficile. Allez-y avec votre meilleur jeu et priez que le temps soit clément. Faites attention si vous prévoyez de jouer en hiver, car, pour préserver le parcours, il vous sera demandé de jouer avec un petit tapis portable sur les fairways et les premières tontes de rough.
Le Old Course de Saint Andrews :
Le Old Course de Saint Andrews conclut l’Alfred Dunhill Championship. Que dire de ce parcours, qui est rarement classé au-delà de la 10ème place dans les différents classements ? Tout d’abord que c’est mère nature qui a dessiné ce links très spécial. Il est très probable que dès le 12ème siècle, le golf y était déjà pratiqué. Le club des golfeurs de Saint Andrews a été fondé en 1754, et dix ans plus tard, son format originel de 22 trous fut réduit à 18 trous. C’est en 1834 que William IV changea le nom du club pour devenir le célèbre Royal & Ancient Golf Club. Il existe quelques trous célèbres sur le Old Course. Le premier trou nous met les nerfs à rude épreuve lorsqu’on le joue pour la première fois. En effet, l’histoire des différents tournois remonte et, que vous soyez bon golfeur ou non, la pression du premier coup est très spéciale. Vous vous souviendrez toute votre vie de votre premier coup sur le Old Course.
Le trou 17 est connu dans le monde entier de par son départ atypique. En effet ce n’est pas tous les jours que l’on vous conseille de frôler un hôtel 4 étoiles, quite à casser une vitre. Cependant il est vrai que c’est la façon la plus « simple » de se rapprocher du green, car le second coup risque d’être très long sinon. Enfin le 18 est très spécial pour plusieurs facteurs. Tout d’abord votre drive s’effectue juste à côté du 17ème green. Il n’est pas rare de recevoir une balle d’un joueur un peu trop présomptueux de la partie vous suivant. Ensuite il faut prendre une bonne respiration et assurer le fairway car un slice pourrait vous amener sur la route, toucher un passant, une voiture ou encore casser une vitre d’un des immeubles sur la droite. Pour rejoindre votre second coup vous devrez traverser la rivière et donc passer le fameux Swilken Bridge où tant de vainqueurs ont pris la pause avec la Claret Jug. Enfin, devant le green sur la gauche se trouve la « Valley of Sin » . Un grand nombre de tournois a été perdu par des leaders qui, trop ambitieux, décidaient d’attaquer le drapeau et terminaient dans ce renfoncement, d’où le coup est très difficile. Pour finir, nous dirons que certes le Old Course est difficile et que la majorité des trous ne sont pas aussi connus que les 1-17-18, mais tout golfeur qui se respecte devrait jouer ce parcours au moins une fois dans sa vie.
Que retenir ?
En conclusion de cette présentation de l’Ecosse et des parcours de l’Alfred Dunhill Championship, il est important de comprendre que chacun des trois parcours possède sa spécificité : Kingsbarns se joue dans un cadre magnifique et est exceptionnellement beau, Carnoustie est un défi sportif pour les golfeurs souhaitant se mesurer à l’un des parcours les plus difficiles au monde et le Old Course de Saint Andrews est un parcours chargé d’histoire, où les nerfs et le mental sont mis à rude épreuve. Trois parcours régulièrement dans les meilleurs places des classements mondiaux, à faire absolument !